Technologies antibruit : quelles solutions choisir ?
Le bruit, s'il est excessif, est dangereux pour l'audition. À partir de 80 décibels, il constitue un risque pour la santé. Mais l'exposition prolongée au bruit, même à des niveaux sonores moyens, peut déjà entraîner fatigue, stress et anxiété.
Au-dessus de 80 décibels, les dangers des nuisances sonores sur l'audition sont réels. Le risque principal étant la surdité.
En France, plus de 3 millions de salariés sont exposés aux risques liés au bruit sur leur lieu de travail. Or, outre d’être nocifs pour la santé, les bruits excessifs gênent la concentration, détournent l'attention, et les risques d'accident augmentent.
Heureusement, pour se protéger du bruit au travail, le marché offre différentes solutions et technologies anti bruit, permettant une réduction de l'exposition des salariés à ce fléau.
Ces solutions consistent en des mesures de protection collective ou individuelle des travailleurs exposés aux nuisances sonores.
Les solutions collectives
Dans le monde professionnel, la priorité doit être donnée aux mesures de prévention collective, visant la meilleure protection possible des salariés contre les nuisances sonores, comme l’exige d'ailleurs la réglementation en vigueur. Cette dernière préconise d'ailleurs en tout premier lieu l’adoption de mesures de prévention collective des risques d'exposition au bruit.
De telles mesures consistent idéalement à réduire le bruit à la source, en rendant par exemple les machines les moins bruyantes possible.
Elles portent également sur le traitement acoustique des locaux de travail (cloisonnement, encoffrement des machines, isolation acoustique du mur, revêtement d'isolation phonique du sol et du plancher, etc.).
Si les solutions collectives ne suffisent pas ou sont impossibles à mettre en œuvre, des équipements de protection individuelle doivent être mis à disposition des salariés.
Les solutions individuelles
En cas de subsistance de bruits et en fonction de leur niveau sonore, l’entreprise peut être soumise à l’obligation de fournir un protecteur individuel contre le bruit, également connu sous l’appellation PICB, à chacun de ses travailleurs.
Grâce à ses caractéristiques d'affaiblissement acoustique, ce type d'équipement permet d'atténuer les effets nuisibles du bruit sur l'audition.
Il existe 2 grandes familles de PICB :
- Les casques antibruit (passifs ou actifs).
- Les bouchons d'oreilles.
Le casque antibruit passif
Possédant des caractéristiques d’atténuation acoustique entre 20 décibels et jusqu'à 33 décibels pour les plus performants, cet équipement est composé de coquilles munies, entre autres, d’une mousse absorbante ou de coussinets polyéther, et reliées par un arceau au-dessus de la tête (serre-tête).
Le serre-tête anti bruit peut être adaptable et se monter sur un casque de chantier par exemple.
Le casque audio de réduction de bruit active
Si vous souhaitez vous isoler du monde extérieur et vous immerger dans votre musique, afin de bénéficier d’une meilleure concentration au travail, optez pour un casque à réduction de bruit active.
Doté de microphones et de composants électroniques destinés à capter et à analyser le bruit extérieur, ce type de casque comporte d’un système d’atténuation des sons forts dérangeants et d’amplification des sons faibles.
Cette technologie ne se contente pas d’atténuer un bruit ambiant trop fort, mais l’annule tout bonnement. Elle a pour principe d’ajouter une onde sonore opposée au bruit au son de la musique que vous écoutez. Grâce à ce système, vous n’entendez plus que la musique.
Notons que des écouteurs intra-auriculaires à réduction de bruit sont également vendus sur le marché.
Les bouchons d'oreille
Ils sont directement introduits dans le conduit auditif. Il en existe trois modèles :
- Les bouchons d’oreilles pré-modelés.
- Les bouchons d’oreilles façonnés par l'utilisateur (à usage unique ou à réutilisation limitée).
- Les bouchons d’oreilles réalisés sur mesure (moulés à la forme de l'oreille de l'utilisateur).
Par rapport aux casques anti-bruit, l'efficacité des bouchons d'oreilles est en général moindre. Le casque antibruit est par contre plus encombrant que les bouchons.
Comment choisir son PICB ?
Le choix d'un PICB doit se faire en fonction de son efficacité et de son confort d'utilisation.
Le port d’un PICB ne doit cependant être qu’un moyen de dernier recours. La priorité doit en effet être donnée aux mesures techniques de réduction collective des risques liés à l’exposition des travailleurs au bruit.
À savoir : un travailleur qui porte un PICB ne doit jamais être exposé à un niveau de bruit dépassant la valeur limite d'exposition (VLE) fixée par la réglementation à 87 dB(A).
Les principaux secteurs d’activités à risques
Les cas d’atteintes auditives sont particulièrement élevés dans certains secteurs d’activités, où le niveau de bruit dépasse largement les 85 dB :
- L’industrie (automobile, bois, textile, etc.).
- Le BTP et ses bruits de chantier.
- Le monde agricole.
- La restauration.
- Les métiers de la musique et du son, ainsi que les centres d’appels téléphoniques.
Dans ce dernier cas, les travailleurs sont soumis à un port prolongé de casques ou d’écouteurs.
Indemnisation de la surdité professionnelle
L'exposition à un niveau sonore intense prolongé abîme, et parfois détruit les cellules de l'audition. Celles-ci ne sont pas réparables. Leur destruction est donc définitive.
Des bourdonnements ou des sifflements d'oreilles sont les signes annonciateurs d'un début de surdité.
La surdité est insidieuse et irréversible. Si elle est reconnue comme étant d’origine professionnelle, le coût de son indemnisation par l’entreprise, via l’Assurance Maladie-Risques Professionnels, s’élève en moyenne à 100 000 € par salarié malade.
Pour être reconnue en tant que maladie professionnelle, la surdité doit répondre à plusieurs critères figurant dans le tableau des maladies professionnelles N° 42 du régime général ou dans le tableau N° 46 du régime agricole, sur les atteintes auditives provoquées par les bruits lésionnels.
À savoir : le Régime général de la Sécurité Sociale reconnaît chaque année plus de 1000 nouveaux cas de surdités au titre des maladies professionnelles, pour un coût total d’indemnisation estimé à plus de 100 millions d’euros par an.