Les conséquences du bruit sur le lieu de travail
En France, deux personnes sur trois travaillent dans un espace partagé. Cet espace commun peut aller d’un simple bureau comportant deux à quatre employés jusqu’à l’open space, qui est un espace collectif pouvant accueillir plusieurs dizaines de salariés ou ouvriers. Les espaces collectifs ont pour avantages de conserver une bonne ambiance entre collègues et permettent de faire circuler plus rapidement les directives de la hiérarchie.
Néanmoins, ils sont aussi générateurs d’inconvénients comme les nuisances sonores. Le bruit est un problème majeur pour des collaborateurs désirant s’isoler afin de se concentrer sur leur travail. Il peut aussi être à l’origine du stress et même déboucher sur une surdité irréversible. Un dirigeant d’entreprise ne doit pas prendre à la légère la mesure du bruit au travail, car il est générateur d’une baisse de productivité.
Les effets sur la santé du bruit au travail
Il existe de nombreux effets sur la santé liés au bruit subit au travail. Les plus importantes dépassant 85 décibels ou dB (a) se retrouvent dans l’industrie et la construction où l’on sait après des études menées sur place que de nombreux travailleurs seront atteints par une surdité irréversible. Les sources de ces bruits sont diverses, elles peuvent provenir de machines, d’outils ou de voix.
Dans des espaces partagés, s’il n’y a pas d’obstacles, le niveau sonore du bruit diminue de 6 décibels ou dB (a) en doublant la distance depuis l’émission du bruit. Si ce même bruit est émis dans des locaux, le bruit est réfléchi par les parois. Il est donc nécessaire de mesurer la dose du bruit ainsi que le temps d’exposition des travailleurs soumis à ce problème.
Comment se rendre compte si la soumission au bruit est trop importante ?
Un salarié soumis au bruit dans son espace de travail peut faire certains tests pour évaluer simplement si son environnement au travail est trop bruyant. Il peut :
- Élever la voix s’il doit parler à une autre personne située à plus d’un mètre de lui.
- Remarquer si ses oreilles bourdonnent en fin de journée.
- Évaluer le niveau sonore de sa TV pour qu’il puisse l’écouter normalement.
- Faire attention s’il entend moins bien dans le lieu commun comme le restaurant où il prend ses repas.
Si au moins une réponse est positive, alors il travaille dans un environnement trop bruyant qui est un risque pour sa santé pouvant générer une surdité professionnelle.
Les nuisances liées au bruit dans un espace ouvert au bureau
Dans les espaces ouverts de bureaux, le niveau sonore peut aussi être très perturbant comme les conversations, les sonneries de téléphone, la ventilation, le bruit des imprimantes, etc. Dans ce dernier cas, sur le lieu de travail, s’il n’y a pas de perte auditive, il peut exister une forte déconcentration et une baisse de productivité.
Comment les entreprises doivent-elles gérer le problème du bruit au travail ?
Pour agir positivement sur la nuisance du bruit au travail, les entrepreneurs peuvent commander un mesurage ponctuel. Cette méthode préventive s’effectue à l’aide d’un sonomètre avec micro et son électronique. Les mesures prises s’effectuent à la hauteur de l’oreille et dans les lieux de travail ou il existe le plus de bruits. Des logiciels permettent d’établir une cartographie concernant le bruit en mesurant la pression acoustique en dB. Un travailleur peut aussi porter un exposimètre. Le niveau bruit va alors être évalué en continu.
La surdité professionnelle et autres effets sur la santé
Il faut savoir que la surdité professionnelle existe, qu’elle est traumatique et non opérable. Elle altère les cellules ciliées auditives de l’oreille interne et peut être reconnue comme maladie professionnelle. La surveillance de l’audition doit être assurée par un médecin du travail. Ce médecin est la seule personne habilitée à faire passer aux salariés d’une entreprise des bilans pour pertes auditives et à en établir le diagnostic.
Si la surdité professionnelle n’est pas établie, le bruit peut quand même être générateur d’effets non traumatiques. Dans ce cas, il peut induire des problèmes sur la physiologie et le comportement et peut entraîner un accident du travail, car il peut masquer les signaux d’alerte, perturber la communication verbale ou encore détourner l’attention d’un salarié.
Ce qu’en dit le Code du travail
Dans le Code du travail, il est stipulé que l’exposition acoustique de la dose de bruit reçue par des employés ne doit pas dépasser 85 décibels ou dB(a). Les locaux doivent être correctement aménagés pour réduire la réverbération de ce bruit, car il y a un risque évident pour la santé.
Dans certains emplois, le niveau d’exposition au bruit peut dépasser 90 décibels ou dB(a). Dans ce cas, le personnel exposé est dans l’obligation de porter des protecteurs auditifs individuels comme des casques aux normes. Les employeurs ont aussi plusieurs obligations :
- Inspections avec évaluation des bruits par médecin du travail.
- Système de gestion du bruit.
- Contrôle du bruit à la source.
- Programme de la protection de l’ouïe.
- Correction acoustique des locaux.
- Protection individuelle avec casque ou bouchons.
- Protection des locaux et machines.
- Différentes mesures d’organisation du travail.
- Analyses et contrôles pour les différentes possibilités d’atténuation du bruit.
Comment être mieux informé ?
Chaque année, il existe la JNA ou journée nationale de l’audition organisée par plusieurs ministères. Cette journée est une grande campagne nationale d’information et de prévention dans le domaine de l’audition. Parmi de nombreuses informations, elle permet d’informer sur les risques sur la santé liés à la santé auditive au travail.
Des enquêtes menées par cette association indiquent que près de 6 actifs se disent gênés par les bruits sur leur lieu de travail. Elle informe aussi les employeurs sur les solutions pour agir directement sur les sources de nuisances sonores diverses et les aide ainsi à prévenir les différents problèmes de santé liés à ce problème comme l’apparition liée à des troubles auditifs.