Le bruit au travail en open space : inconvénients et législation
Avec plus des trois quarts des Français dérangés par le bruit au travail en open space, il est évident que ce système mis en place à l’origine par les Allemands peut être perfectible pour améliorer les conditions de vie des collaborateurs au bureau.
Un open space est un espace de travail ouvert comportant de 4 à plusieurs centaines d’employés permettant de favoriser les échanges entre collègues au bureau. Il faut savoir que l'exposition sonore dans des open space ou espaces de travail partagés peut être génératrice d’un manque de concentration, d’un stress et d’une baisse de qualité du travail lorsque le niveau de bruit est trop important.
La législation sur le bruit au travail est bien claire à ce sujet et impose certaines règles que doivent respecter les employeurs afin que leurs salariés soient le moins exposés possible aux diverses nuisances sonores en entreprise.
Les différents types de bruits
Il existe différents types de bruits qui sont plus ou moins tolérables. Jusqu’à 50 décibels ou dB(A), il n’existe aucun risque pour la santé sachant que 20 décibels ou dB(A) est le seuil de perception d’un bruit léger et que 50 dB(A) est le bruit d’une conversation normale.
Les collègues cohabitant dans un open space subissent des bruits commençant à 60 à 70 décibels. Ainsi, à cause des bruits créés par le téléphone, le brouhaha, certaines machines comme les imprimantes, etc. les travailleurs ayant un bureau dans un open space sont vite fatigués et deviennent moins performants.
Cette fatigue entraîne une perte de sommeil et un stress dû directement à la nature et au niveau acoustique des bruits conjugués. Les tâches à effectuer deviennent alors complexes et plus longues pour les collaborateurs.
Les mesures préventives prévues par la réglementation en vigueur dans le Code du travail
Certains articles du Code du travail stipulent que les employeurs ont obligation d’adapter l’environnement de travail de leurs salariés lorsque le niveau du bruit au travail est trop important. Ils doivent également protéger ces derniers contre cette agression auditive en leur faisant passer des tests auprès d’un médecin du travail et effectuer les travaux et appliquer les autres mesures acoustiques nécessaires à la limitation du niveau sonore dans les bureaux.
Les employeurs ont plusieurs possibilités en matière de prévention et peuvent mettre en application certaines solutions pour que leurs employés ne soient plus agressés par des nuisances sonores entre collègues dans les bureaux. Ainsi, les solutions suivantes peuvent être mises en place pour limiter le niveau acoustique dans l'espace bureau de l'entreprise :
- Un espace dédié au calme comme une salle vide pouvant accueillir le temps d’une pause des employés ayant besoin de se reposer un moment.
- Un défouloir leur permettant de s’exprimer, de bouger, de vider leur stress, etc.
- Employer certains matériaux pour isoler phoniquement l’open space comme des tapis, moquettes, des fines cloisons vitrées, des plafonds absorbant le bruit, etc.
- Un casque auditif ou des bouchons en mousse pour préserver les conduits auditifs.
- Respecter des espaces d’au moins 15 m² par employé, etc.
Les tests et outils proposés par l’INRS pour évaluer les bruits au travail
Les personnes pensant travailler dans des bureaux présentant un environnement trop bruyant peuvent faire un petit test proposé par l’INRS. Elles peuvent :
- Se mettre à un mètre d’une autre personne travaillant dans l’open space et voir si elles élèvent la voix ou non pour parler.
- Constater si leurs oreilles se mettent à bourdonner pendant le travail ou en fin de journée.
- Constater si elles doivent monter le son de leur TV ou du poste de radio, une fois chez eux.
- Se rendre compte si elles ont de la difficulté à écouter des conversations dans certains lieux bruyants comme le restaurant de l’entreprise.
Si elles constatent qu’elles ont répondu positivement à l’une des actions, alors elles subissent le bruit trop fort sur leur lieu de travail.
L’INRS ou institut national de recherche sécurité propose aussi de télécharger sur son site deux outils :
- Outil bruit 1 : estimation de l’exposition quotidienne en entreprise.
- Outil bruit E : calculette ISO 9612.
Avec ces outils, les employés peuvent facilement évaluer leur niveau d'exposition au bruit lorsqu’ils travaillent dans des bureaux en open space.
Qu’est-ce que la JNA ?
La JNA est la journée nationale de l’audition. Elle a lieu tous les ans au mois de mars. Cette association loi 1901 a pour objectifs d’informer et d’aider à prévenir les employeurs et employés dans le domaine de l’audition. Cette journée est importante, car il est aussi proposé des solutions pour la santé auditive, le bien-être et la qualité de vie dans le cadre de son travail. Ainsi, sont organisés :
- Une campagne d’information avec conférences et ateliers.
- Des chats/forums et la fourniture de brochures pédagogiques.
- L’organisation de dépistages auditifs des employés via la plateforme de la JNA.
- Une borne interactive avec casque audio permettant de réaliser un test.
- Tests effectués par des professionnels.
- Accompagnements des dirigeants et personnel encadrant dans leur cadre spécifique d’activité.
- La gestion du bruit en open space en se rendant dans les locaux concernés afin de conseiller les dirigeants à amoindrir le bruit s’il est trop fort.
Qu’est-ce que le Conseil national du bruit ?
Le Conseil national du bruit est une commission qui a été mise en place par le ministère de l’Environnement. Cette commission à caractère consultatif peut émettre un avis lorsqu’il existe des questions sur les nuisances sonores au bureau afin de pouvoir améliorer ces nuisances de façon durable. Y sont présents :
- Des représentants de l’État.
- Des collectivités locales.
- Des organisations syndicales.
- De représentants de groupements.
- Des associations.
- De professionnels de santé.
Il est possible de consulter ses actions sur le site dédié au CNB. Il regroupe toutes les réponses sur le bruit et la gestion de l’environnement sonore. Chaque personne peut ainsi tout connaître concernant ses droits et démarches en matière de gestion du bruit, mais également les ressources qu’elle peut avoir et comment elle peut être aidée.