Si l’utilisation du talkie-walkie est aujourd’hui largement démocratisée à travers le monde, son histoire est celle de bien des innovations technologiques que nous utilisons au quotidien. En effet, ce sont les préoccupations militaires qui ont incité les ingénieurs du milieu du 20e siècle à travailler sur un appareil capable de transmettre des messages à distance. L’objectif était de permettre aux soldats de communiquer par la voix tout en se déplaçant, ce qui vaudra d’ailleurs le nom de « walkie-talkie », composé des termes anglais « walk » (marcher, en français) et « talk » (parler).
C’est suite à la Première Guerre Mondiale et dans un contexte de développement de l’aviation et des technologies militaires que le talkie-walkie (inversion en français du terme originel « walkie-talkie ») voit le jour.
En effet, le premier modèle est conçu dès 1937 par Donald Hings, date à laquelle il est ingénieur dans l’entreprise canadienne CM&S, qui deviendra par la suite Cominco. Spécialiste des systèmes de communication et plus spécifiquement des radios portables des avions, il souhaite répondre aux besoins des militaires pour échanger à distance. Il imagine alors ce qui s’appela d’abord un « packset », permettant à deux personnes de communiquer par la voix via un émetteur-récepteur à antenne fonctionnant par fréquence radio.
Mais ce n’est qu’avec l’entrée en guerre du Canada dans le deuxième conflit international que cet appareil de communication va réellement être mis en application.
La paternité du talkie-walkie est également attribuée à Alfred Gross, un autre canadien, alors qu’il étudiait les sciences appliquées à Cleveland. Dès 1938, il travaille sur un système radio portatif. L’armée américaine décide donc de l’embaucher, et il y développera alors plusieurs modèles de communication sans fil.
Mais loin de se contenter de rendre service aux forces armées, Alfred Gross va rendre ses inventions accessibles à bien d’autres secteurs d’activités. Il fonde son entreprise et commercialise à grande échelle des talkies-walkies à destination de nouveaux utilisateurs, comme les gardes-côtes et les fermiers. Il est également à l’origine du bipeur, l’outil sans fil utilisé entre autres dans les hôpitaux.
Le talkie-walkie devenant peu à peu un appareil de guerre, nombreux sont les ingénieurs qui tentent d’améliorer la portée, le nombre de canaux disponibles ou encore la résistance du produit.
C’est le cas de l’américain Daniel Noble, employé chez Motorola, qui rend le talkie-walkie plus facile à transporter en réduisant son poids et en l’intégrant à un sac à dos. Il améliore aussi la qualité de l’appel en minimisant les interférences, avec son système de radio portable à fréquence FM.
Motorola a également développé un appareil nommé SCR-536, en 1941. Plus petit et transportable à la main, il prend alors le nom de Handie-Talkie. Ce modèle fut largement utilisé par les soldats lors de la Seconde Guerre Mondiale, malgré sa longue antenne et sa portée réduite de moins de 2 km.
Au regard de l’histoire du talkie-walkie, difficile de déterminer qui a inspiré les modèles de transmission de messages par la voix que l’on connaît aujourd’hui. En un laps de temps restreint, plusieurs ingénieurs ont en effet réalisé indépendamment leur recherche sur ces technologies, développant chacun des fonctionnalités spécifiques.
De plus, il faut dire que les talkies-walkies modernes n’ont plus grand-chose à voir avec ce qu’ils étaient à l’époque. Ils se sont miniaturisés et allégés, l’autonomie de leur batterie et leur portée ont été largement augmentées, et ils se sont dotés d’une multitude d’options (utilisation sous l’eau, fonction appel d’urgence, fonction VOX, etc.). Le public auquel s’adresse ce service de communication mobile s’est quant à lui étendu, allant des agents de sécurité et leur émetteur-récepteur à licence aux professionnels du bâtiment, en passant par les organisateurs d’événements ou encore les fabricants de jeux pour enfant.
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